Benoit Albert Claude
SOUS LA LUNE SAUVAGINE
HOMMAGE AUX AMANTS DE SARAJEVO
paroles et musique (benoit albert claude)
Sous la lune sauvagine
tout en bas de la colline
là, nous nous retrouverons.
Je t’enverrai un message
Tu quitteras ton village
pour me rejoindre sur le pont.
C’est sous ce croissant de lune
quand les rêves les embrument
qu’ainsi nous serons unis
Que mon cœur de bohémien
enfin aimera le tien
Sous le voile de minuit
Notre amour n’a que faire
des menaces de l’enfer
malgré toutes nos différences.
Le bouquet de nos désirs
nous enivre de plaisirs
et nous berce d’innocence
C’est au fond de tes yeux noirs
que je plongerai ce soir
pour faire mentir la raison
C’est tout au creux de ton corps
t’adorant encore, encore
jusqu’au feu de la fusion
Sous la lune sauvagine
tout en bas de la colline
là, nous nous retrouverons.
Je t’enverrai un message
Tu quitteras ton village
pour me rejoindre sur le pont.
C’est sous ce croissant de lune
quand les rêves les embrument
qu’ainsi nous serons unis
Que mon cœur de bohémien
enfin aimera le tien
Sous le voile de minuit
Notre amour n’a que faire
des menaces de l’enfer
malgré toutes nos différences.
Le bouquet de nos désirs
nous enivre de plaisirs
et nous berce d’innocence
C’est au fond de tes yeux noirs
que je plongerai ce soir
pour faire mentir la raison
C’est tout au creux de ton corps
t’adorant encore, encore
jusqu’au feu de la fusion
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Nous les amants interdits
enlacés à
l’infini
nous effondrerons leur monde
demain s’écroulera les murs
sur le pont de nos murmures
sous les effets de nos ondes.
Notre amour n’a que faire
des menaces de l’enfer
malgré toutes nos différences.
Le bouquet de nos désirs
nous enivre de plaisirs
et nous berce d’innocence
Sous la lune sauvagine
tout en bas de la colline
là, nous nous marierons
Les familles de nos villages
goûtant la joie du partage
danseront sur le pont
Quand se lèvera le soleil
nos rêves auront fait des merveilles
L’amour n’aura plus d’interdit
Alors mon cœur de bohémien
pour toute la vie sera le tien
qu’il soit midi ou bien minuit.
Notre amour n’a que faire
des menaces de l’enfer
malgré toutes nos différences.
Le bouquet de nos désirs
nous enivre de plaisirs
et nous berce d’innocence
Les amants de Sarajevo
Jeudi, 11 Avril, 1996
Elle musulmane, lui serbe ont été fauchés par une rafale, en 1993, sur un pont enjambant la rivière séparant la capitale bosniaque. Symbole de la Bosnie forte de sa diversité, ce couple a été inhumé hier au cœur de la capitale. La ville de leurs amours.
MERCREDI, au cimetière Lion, proche de la patinoire olympique de Zetra, ont été inhumés Admira et Bosko, les amants de Sarajevo. Jusqu'à ce jour, leurs corps étaient enfouis en zone contrôlée par les nationalistes serbes de Bosnie, près de la caserne de Lukavica. Désormais, leurs dépouilles reposent au cœur de Sarajevo, leur ville.
Elle était musulmane. Lui serbe. Tout deux amoureux. Vingt-cinq ans. Étudiants en chimie. Dans cette guerre atroce, où des pères de famille tiraient aux carrefours sur des vieillards et des enfants, les deux amants sont tombés. C'était un an après le déclenchement de la guerre fratricide.
Admira, la Musulmane, et Bosko, le Serbe, s'aimaient. Contre les conventions. Contre la guerre. Une histoire simple. Ils se retrouvaient dans un café entre Zetra et l'hôpital Kosevo, témoin de tant d'horreurs. Là où des grandes tours, maculées d'éclats de toute sorte, abritaient des familles terrorisées, entre mortier et snipers. Là où les ambulances apportaient les corps déchiquetés.
Couple hors norme, ne reconnaissant plus leur cité, ils avaient choisi de fuir la ville encerclée. Pas par des chemins de traverse. Avec des autorisations des deux cotés. Serbes et bosniaques. Avec les formulaires, les tampons, les signatures. Et de l'argent pour franchir les barrages des milices.
Ils avaient un espoir: quitter la ville encerclée, gagner la zone serbe, rejoindre Belgrade et se réfugier à l'étranger. Jusqu'à la fin de la guerre. Unis dans la mort
C'était le 18 mai 1993. Ils ont longé la Miljaka, la rivière traversant Sarajevo. Ont sorti les autorisations face aux militaires. Ont obtenu le feu vert. Se sont engagés sur le pont de Vrbania. Quelques mètres à découvert, la peur au ventre, mais la sûreté des autorisations délivrées des deux cotés. Et la main dans la main. A gauche, la vieille ville avec, en perspective, un autre pont, Bratstva i Jedinstva. Littéralement: unité et fraternité. Le mot d'ordre de la Yougoslavie de Tito. Et plus loin encore, un autre ouvrage d'art, celui où, en 1914, un nationaliste avait, d'un coup de feu contre l'archiduc, déclenché l'engrenage conduisant à la guerre de 14/18. De l'autre coté, sur la droite, le nouveau Sarajevo, celui des cités populaires, des usines, prolongé par le village olympique des Jeux de 1984.
Admira et Bosko n'ont fait que quelques mètres. Des balles les ont frappés. De face et de dos. Les versions divergent. Ce que l'on croit savoir, c'est que lui est tombé le premier. Qu'elle, dans un dernier sursaut, a rampé contre le corps de son amant. Pour prendre sa main. Enlacer son corps. Unis dans la mort, puisqu'on leur refusait la vie ensemble. Leurs dépouilles sont restées à pourrir au milieu du pont, en «zone neutre», huit jours. «Certains n'ont pas compris la grandeur symbolique de leur mort», explique Zijah Ismic, le père d'Admira, chez qui vivait le jeune couple. «Il était resté à Sarajevo à cause d'elle et elle voulait le remercier en partant avec lui du côté serbe.»
Les deux amants sont aujourd'hui enterrés dans la cité de leurs amours. «Dans un premier temps, dit Zijah, je n'ai pas voulu les déranger dans leur paix, mais ma femme et ma mère ont insisté pour qu'on les ramène et que les gens puissent se rendre sur leur tombe.»
En souvenir d'une cité dont on espère encore, malgré le sang, que des Admira et des Bosko puissent s'aimer.
BRUNO PEUCHAMIEL
Notre amour n’a que faire
des menaces de l’enfer
malgré toutes nos différences.
Le bouquet de nos désirs
nous enivre de plaisirs
et nous berce d’innocence
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