Benoit Albert Claude
CRS - BAC
PAROLES ET MUSIQUE (BENOIT ALBERT CLAUDE)
CRS
quand t’as signé dans la police
cœur sur la main, la main au feu,
tu jubilais d’entrer en jeu
plein d’idéaux sur ta peau lisse.
tu te voyais en premier flic
traquant sans cesse les mafiosos
arrêtant seul tous les trafics
moitié Starsky et Navarro.
t’est plus qu’un méchant chien de garde
qui jette dans la foule, ses grenades
qui s’fait une partie de flashball
dans toutes les gueules de gilets jaunes
t’imaginais être un héros
sauvant la belle de super U
mais les caissières dans les rues
toi, tu les gazes aux lacrimos
Tu r’grettes pas d’leur faire la fête,
à tous les gosses de la Marianne
à coups de triques et de grosses vannes,
genoux à terre, mains sur la tête.
t’est qu’un pitbull bien dégueulasse
qui s’excite à fond la matraque
qui fracasse les corps et la face
comme au Chili, tes camarades.
Dans tous les crânes, Tu fais rentrer
l’ordre et la loi, la Gestapo
gardés à vue bien menottés
mains arrachées, œil en lambeau
tu t’espérais mieux qu’un pantin,
dernier rempart républicain
t’es désormais plus qu’un valet
du brutal pouvoir versaillais
t’est qu’un poulet qui sert ses maîtres,
trusts, rentiers, actions et profits,
Démocratie bafouée, salie
Et malmenée à la baguette.
Mais t'en fais pas, mon collabo
t'auras ta prime de fin d'année
pour ta démarche qualité
et ton label "commando"
la populace, faut la mater
et surtout pas être économe
Tans pis, si tu es épinglé
au tableau noir des droits de l'homme
t’es qu’un Franco, un Pinochet,
pour pas que la bourse s’effondre,
qui vient rassurer les marchés
et que se taise un peu la fronde.
Mais les chansons volent dans les airs
personne ne peut les arrêter
Elles se reprennent en un éclair
pour inspirer la liberté